Assalam Alaykom,
Adam
Les anges et les démons seraient les premiers habitants de la terre.
Aucune preuve acceptable n’est fournie quant au premier peuplement de la planète. Les faits connus débutent avec la création d’Adam.
Dieu décida de créer l’homme pour faire son représentant dans l’univers. Il le fit d’une matière argileuse extraite d’une boue malléable :
« Nous avons créé l’homme d’une argile extraite d’une boue malléable » (Coran S. XV, 26). Il donna à cette glaise la forme souhaitée et l’exposa au soleil pendant quarante ans. Après l’avoir matérialisée, il la dota d’ouie, de viscères et de vie. Il y introduisit le souffle de la vie :
« Après que je l’aurai harmonieusement formé et que j’aurai insufflé en lui mon esprit » (Coran : S. XV, 29). Certes Dieu a crée l’homme de la « plus belle prestance » mais il a fait de lui un être faible :
« Dieu veut alléger vos obligations car l’homme a été créé faible » (coran : S. IV, 28).
Les anges, habitués aux louanges et à la glorification adressées au Seigneur, furent surpris, sachant que cet être humain serait une source du mal :
« Lorsque ton Seigneur dit aux anges : Je vais établir un lieutenant sur la terre, ils dirent : Vas- tu établir quelqu’un qui fera le mal et qui répandra le sang, tandis que nous célébrons tes louanges en te glorifiant et que nous proclamons ta sainteté » (Coran : S. II, 30).
Cette accusation portée contre l’homme était-elle fondée sur l’expérience vécue sur terre par d’autres créatures qui, avant Adam, semèrent la corruption ? N’était-ce qu’une prémonition de la pat des anges ? Cette question n’a pas trouvé de réponse satisfaisante. Mais le Seigneur leur répondit :
« Je sais ce que vous ne savez pas » (Coran : S. II, 30). Par cette formule, Dieu fit savoir qu’il n’ignorait pas que parmi les hommes qui peuplerons l’univers, il y’aura des prophètes, des sages, des ascètes, des saints … mais aussi des ignorants, des incrédules, des criminels, des hypocrites et des pécheurs de toutes sortes.
Dieu dota Adam d’une raison et d’un savoir. Mais de qui le premier homme tenait-il ses connaissances ? Etait-il né « nanti d’une science infuse » ? Ou était-ce Dieu qui lui enseigna ce qu’il ne savait pas ?
Pour les peuples anciens, qu’ils soient sémites ou non, toutes les choses ou tous les êtres étaient d’abord une énigme et ne devenaient réalités qu’à partir moment ou ils étaient nommés. L’esprit ne prenait donc conscience de leur existence qu’après avoir attribué à chacun d’eux des noms précis.
Selon l’ancien testament, Adam, mis à l’épreuve par Dieu, désigna de sa propre initiative les noms de tout ce qui lui fut présenté :
« le Seigneur Dieu dit : « il n’est pas pour l’homme d’être seul. Je veux lui faire une aide qui lui soit accordée ». Le Seigneur Dieu modela du sol toutes bêtes des champs et tout oiseau du ciel qu’il amena à l’homme pour voir comment il les désignerait. Tout ce que désigna l’homme avait pour nom « être vivant » ; l’homme désigna par leur nom tout bétail, tout oiseau du ciel et toute bête des champs… » ‘Genèse II, 18à20).
Le coran précise que ce fut Dieu, qui, préalablement, initia Adam aux mystères des noms :
"Il apprit à Adam le nom de tous les êtres » (Coran : S. II, 31).
Pour l’Islam, Adam doit l’acquisition de ses connaissances à Dieu qui lui révéla un aspect des mystères de l’univers. Riche de son savoir, et en présence de Dieu, il apprit les noms aux anges qui avouèrent leur ignorance en la matière : "Nous ne savons rien de ce que tu nous as enseigné. Tu es, en vérité, celui qui sait tout, le Sage » (Coran : S. II, 32).
Il en résulte que Dieu accorda à Adam des privilèges que les anges ne possédaient pas. Il le plaça ainsi au-dessus de toutes les autres créatures y compris des anges. Dieu demanda à ces derniers de se prosterner devant sa nouvelle créature, ce qu’ils firent à l’exception de Satan qui, par orgueil et incrédulité, s’y opposa : « Lorsque Nous avons dit aux anges : « prosternez-vous devant Adam ! » Ils se prosternèrent, à l’exception d’iblis qui refusa et qui s’enorgueillit ; il était au nombre des incrédules » (Coran : S. II34)
En se prosternant, les anges reconnurent la supériorité, voulue par Dieu, de l’homme. Celui-ci devra toutefois se rappeler qu’il a été façonné d’une matière relativement vile afin de ne pas se montrer imbu de sa personne et de sa valeur.
Le Seigneur assigna à l’homme une mission sur terre en le dotant de prérogatives restreintes et en lui accordant une liberté limitée. En d’autres termes, Dieu le désigna comme son représentant avec cependant une souveraineté qui ne s’exerce pas d’une façon absolue, comme l’ancien testament le laisse entendre : « Dieu dit : «Faisons l’homme à Notre image et qu’il soumette les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toute la terre et toutes les petites bêtes qui remuent sur terre ! » (Genèse I, 26).
Seul Dieu a la plénitude de la connaissance de tous les mystères de l’univers y compris des sentiments les plus intimes de ses créatures : "Je connais le mystère des cieux et de la terre ; Je connais ce que vous montrez et ce que vous tenez secret »
(Coran : S. II, 33).
Tous les hommes descendent d’un même être : Adam, auquel Dieu donna une compagne, Eve : « O vous les hommes ! Craignez Dieu votre Seigneur qui vous à créés d’un seul être, puis de celui-ci, il a créé son épouse et il a fait naître de ce couple un grands nombre d’hommes et d’enfants » (Coran : S. IV, 1).
En arabe, Eve s’appelle Hawa qui dérive du mot Hai, c'est-à-dire vivant.
Adam et Eve habitèrent le paradis. Tout était à leur disposition afin de subvenir à leurs besoins : « tu n’y auras pas faim ; tu n’y seras pas nu ; tu n’y auras pas soif ; tu n’y souffriras pas de la chaleur du soleil » (Coran : S. XX, 118-119). Ils furent autorisés à consommer tous les produits qu’ils trouvaient a l’exception d’un seul : « Nous avons dit à Adam ! Habite avec ton épouse dans le jardin ; mangez de ses fruits comme vous le voudrez ; mais ne vous approchez pas de cet arbre, sinon vous seriez au nombre des injustes » (Coran : S. II,35).
Le coran ne donne pas la raison de cette interdiction. Il ne précise pas également de quel arbre Adam et Eve ne devaient pas s’approcher. Plusieurs hypothèses ont été émises : il s’agirait de la vigne, de l’olivier, du figuier, du palmier…Mais était-ce vraiment un arbre au sens propre du mot ou une métaphore qui couvre une toute autre prohibition, comme celle d’acquérir la connaissance des mystères de l’univers ou encore d’un acte que les deux créatures n’auraient pas dû accomplir d’où la répétition dans divers versets du mot nudité ? A l’exemple du Tabari, nous dirons « nous n’en savons rien ».
Dieu mit pourtant en garde Adam contre Satan, prompt à égarer ceux qui l’écoutent : « Nous dîmes : « O Adam ! T’indiquerai-je l’Arbre de l’immortalité et d’un royaume impérissable ? » (Coran : S. XX, 120). il lui fit croire ainsi qu’ Eve que l’interdiction de goûter à ce fruit n’avait d’autre but que de les empêcher de devenir des anges ou des êtres que la mort ne pourra jamais atteindre : « le démon les tenta afin de leur montrer leur nudité qui leur était cachée. Il dit : votre Seigneur vous a interdit cet arbre pour vous empêcher de devenir des anges ou d’être immortels » (Coran : S.VII, 20)
La tentation du diable fut la plus forte. Séduits par les paroles mielleuses de Satan, Adam et Eve cueillirent le fruit défendu. Aussitôt leur nudité leur apparu ; ils se couvrirent de feuilles : « et il les fit tomber par sa séduction. Lorsqu’ils eurent goûté aux fruits de l’arbre, leu nudité leur apparut ; ils disposèrent alors sur eux des feuilles du jardin »
(Coran : S.VII, 22).
A ce moment, le Seigneur les appela : « ne vous avais-je pas interdit cet arbre ? Ne vous avais-je pas dit que Satan est pour vous un ennemi déclaré ? » Adam et Eve reconnurent la gravité de leur faute et demandèrent pardon : »notre Seigneur ! Nous nous sommes lésés nous-mêmes. Si Tu ne nous pardonnes pas, et si tu ne nous fais pas miséricorde, nous serons au nombre des perdants. » Dieu punit alors les coupables en les expulsant du paradis : « descendez. Vous serez ennemis les uns des autres. Vous trouverez sur la terre un séjour et une jouissance pour un temps limité. Vous y vivrez, vous y mourrez et On vous en fera sortir. » (Coran : S.VII, 22à25).
Ce qu’il faut retenir de cet événement, c’est que la punition infligée aux pécheurs est la conséquence de la désobéissance à l’Ordre divin et non pas le fait d’avoir goûté à l’arbre de la connaissance car Dieu n’interdit nullement à l’homme de s’instruire, bien au contraire.
Le mauvais exemple d’Adam et d’Eve doit être évité. En tout temps et en tout lieu, les hommes doivent s méfier de la voix trompeuse du diable et demeurer obéissant à Dieu : « O fils d’Adam ! Nous avons fait descendre sur vous un vêtement qui cache votre nudité et des parures ; mais le vêtement de la crainte révérencielle de Dieu est meilleur ! » Voilà un des signes de Dieu. Peut être s’en souviendront-ils ? « O fils d’Adam ! Que le démon ne vous tente pas comme au jour ou il a fait sortir vos parents du jardin en leur arrachant leurs vêtements afin qu’ils voient leur nudité. Lui et sa cohorte vous voient alors que vous ne le voyez pas. Nous avons donné les démons à ceux qui ne croient pas »
(Coran : S.VII, 26-27).
Le livre saint ne mentionne pas les lieux ou furent déposés les coupables après leur expulsion du paradis. On cite l’Inde, Destamîsân près de Basra ou encore un endroit entre Ta’if et la Mekke en ce qui concerne Adam ; Djédda pour Eve et Ispahan pour le serpent dont le rôle n’est pas décrit dans le coran.
Adam et Eve se rencontrèrent, dit-on, au cours d’un pèlerinage à la Mekke et se reconnurent après de longues années de séparation, d’où le nom du lieu de la rencontre « Arafa » qui signifie connaître. Quant à Satan, il ne cessa de séduire particulièrement Eve au point que sous son influence, elle convainquit Adam de donner à un de leurs enfants le nom de Abdul Hâreth, un des noms du diable, associant ainsi Satan à Dieu. Il semble bien qu’à un moment ou à un autre Adam et Eve se comportèrent en polythéistes. Le coran y fait allusion : « après qu’il leur eut donné un juste, tous deux attribuèrent à Dieu des associés parmi les enfants qu’il leur avait donnés,---Dieu est très élevé au-dessus de ce qu’on lui associe---"
(Coran : S.VII, 190).
Du récit du coran, il y a lieu de retenir d’une part la désobéissance de l’homme à l’ordre divin, faiblesse condamnable, et d’autre part, la bonté de Dieu qui, en mettant à la disposition de ses créatures des moyens de subsistance, ne les laissa pas livrés à leur sort.
A suivre....